Processus polluants, surconsommation et gaspillage… les consommateurs et investisseurs accordent une importance croissante à la durabilité mais les industries du textile et de la mode ne sont plus à la hauteur de leurs attentes. Face à cette réalité, certaines marques repensent leurs pratiques. Zoom sur une mode durable où l’écologie est une priorité en toute saison.
Loin des paillettes et du glamour, la mode est un polluant
Malgré la place centrale qu’occupe la durabilité, la mode n’est pas vraiment dans l’air du temps. Elle produit 10 % des émissions de carbone mondiales – plus que l’aviation et le transport maritime réunis – et 20 % des eaux usées 1 . Chaque année, les fibres synthétiques rejettent dans les océans 500 000 tonnes de microparticules de plastique , soit l’équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique 2 . Plus inquiétant encore, cette pollution est en hausse. Nous achetons aujourd’hui deux fois plus de vêtements qu’il y a 15 ans et les portons deux fois moins longtemps. Et les marques fabriquent toujours plus pour répondre aux consommateurs de fast fashion. Certaines, notamment celles qui s’adressent au grand public, sortent jusqu’à 24 collections par an. On finit ainsi par gaspiller l’équivalent d’une benne de textile, enterrée ou brûlée, chaque seconde. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, la mode consommera un quart du budget carbone mondial d’ici 2050 si rien ne change. Inquiets de cette situation et de la prise de conscience du public, les industriels repensent aujourd’hui leur approche.
Recyclage, fils innovants : les éco-fibres
Certaines entreprises innovent depuis des décennies. Chaussures, pantalons ou sacs sont désormais fabriqués à partir de plastique recyclé. Avec 20 % de matières provenant de l’océan 3 , le plastique marin est particulièrement prisé. Adidas, en partenariat avec Parley for the Oceans, a fabriqué cinq millions de paires de chaussures à partir de plastique marin recyclé depuis 2018. Veja, marque française fondée en 2004, s’est également spécialisée dans les matières recyclées. À quelques exceptions près, tous les tissus de ses baskets sont fabriqués à partir de polyester recyclé. Même l’industrie du luxe s’y met. La dernière collection de Stella McCartney, défenseure de longue date de la mode durable, comprend une gamme d’accessoires fabriqués à partir de bouteilles, filets de pêche et autres déchets plastiques récupérés dans l’océan.
Outre le recyclage, les matériaux peuvent aussi être produits dans le cadre d’une économie circulaire et propre . Nous disposons déjà de matières renouvelables, biologiques, économes en eau et en énergie, comme le lin, le chanvre et le bambou. Ekyog, par exemple, les utilise depuis 2003. D’autres matières ne sont pas encore largement utilisées mais sont prometteuses. C’est le cas de l’ortie, qui ne nécessite ni irrigation ni pesticides. Pour fabriquer des vêtements, la fibre d’ortie (qui protège à la fois de la chaleur et du froid) peut être mélangée à du lin biologique et à de la laine. Les jeans « éco » de la marque néerlandaise Netl sont fabriqués selon ce procédé depuis deux ans.
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Logistique optimisée
Une paire de jeans peut parcourir 65 000 km au cours de son cycle de production. Soit 1,5 fois le tour de la Terre 4 . La logistique du secteur, et par conséquent les modes de transport et les sites de production qui le composent, ont un rôle crucial à jouer. Deloitte, dans sa feuille de route vers une mode durable, le résume ainsi : « Les intérêts économiques se croisent avec les préoccupations environnementales sur la question du transport : il y a donc consensus sur la nécessité de rationaliser les flux logistiques, de revoir le choix du mode de transport à chaque étape, d’optimiser les commandes et le taux de remplissage des conteneurs, puis d’explorer la possibilité de (re)localiser certains sites de production au plus près des points de vente ».
Les géants du sport, soucieux de réduire l’impact du transport et des emballages, vont aussi dans cette direction. Puma a ainsi développé un sac réutilisable pour ses baskets et une boîte contenant 65 % de carton en moins que les boîtes traditionnelles. En 2017, Decathlon a remplacé certains de ses trajets aériens et maritimes par des trajets ferroviaires.
« L'industrie de la mode n'est plus tenable [...], mais les consommateurs ont le pouvoir de changer les pratiques de l'industrie en changeant leurs habitudes, à commencer par acheter moins et acheter mieux », a partagé Eléonore Kubik, responsable du projet Gestion et Prévention des Déchets de France Nature Environnement.
Nous pensons que la mode a la capacité de se transformer, mais les clients et les investisseurs doivent pousser le secteur à se réinventer et à construire une industrie responsable. Investir dans la transition vers une industrie de la mode CLIC™, circulaire, allégée, inclusive et propre, est essentiel pour garantir un avenir à zéro émission nette.
Ce blog est recherché, écrit et préparé par l'équipe de Lombard Odier .
Commentaires (3)
Still a long way to go, but we have trying our best so far!
Sustainable fashion has been my lifestyle ever since I was 18. Feel the best and be the best everyday
Don’t you think we should be more responsible about how we should treat our surroundings? This is our time!